La Sybrondie est une baronnie du Soltaar et l'une des terres les plus populeuses du royaume : 320 199 habitants ! Proche des terres ducales, qui sont situées à l'Ouest, elle jouxte les territoires de la Couronne au Nord dans les piémonts marécageux du Bétis et au sud, la baronnie d'Ysari, à travers d'épaisses forêts dont les légendes rapportent une faune nombreuse et parfois mythique.
Le paysage de la baronnie s'inscrit dans une dualité à travers deux régions bien distinctes : villes libres contre société féodale et patriciens marchands contre nobles querelleurs.
Présentation[]
De ce qui touche à la baronnie :
Il y a d'abord l'intérieur des terres : la rudesse de son climat y frappe de prime abord, car les vents Oliens sont des vents chauds provenant des déserts de l'extrême Sud qui apportent parfois des nuages de sable et contribuent à une végétation sèche et aride, qui a modelée la population à son image. La noblesse y est tapageuse, fière et imbue d'elle-même et la campagne est dominée par des seigneurs féodaux qui ont droits de ban et de justice tandis que leurs terres sont entretenues par des manants. Les clercs de l'ordre de Marneterre prélèvent les taxes ordinaires sur le commerce et les transactions et assurent la justice à l'aide des bannerêts. Ils ont un pouvoir très fort sur le petit peuple. C'est là l'Arrière-pays, dont les tours d'Aphel sont visibles à des lieux à la ronde.
Il faut atteindre le littoral, que découpent de grandes falaises et des combes herbues, pour espérer quelques fraicheurs. Loin de l'archaïsme rural de l'arrière-pays, on y découvre le fourmillement d'activités qui s'exerce à Sybrondil et dans les ports de la côte jusqu'à Euphémion. Dans ces anciennes cités-état pharétannes, la noblesse locale a laissé s'enrichir les marchands au point que leur influence est devenue égale aux nobles. La noblesse-marchande c'est ensuite réunie au sein d'un patriciat, véritable oligarchie marchande, qui gouverne et gère les cités au nom du baron en prélevant les taxes dans les ports, en échange de certains droits et devoirs. Bien que le baron Erestor ait largement ouvert les libertés à ses sujets, il serait faux de parler de démocratie car les patriciens gardent jalousement leur pouvoir au dépend du petit peuple. Cet agglomérat de villes est identifié sous le nom des « Cinq Ports », une entité de cités ayant fait fortune dans la teinture, le commerce des épices et du marbre. Armateurs, marchands et marins, les gens de mer y sont nombreux - et les pirates notoires - , ils s'accompagnent de reitres et de spadassins aux habits éclatants, reconnaissables à leurs manches fendues et qui se battent en duel pour des broutilles. Les carrières de marbre sont nombreuses sur la côte et nécessitent des centaines d'ouvriers, à tel point que les barons en ont fait une peine de justice.
Géographie[]
Le littoral et les cités des cinq ports[]
Chef-lieu de la baronnie, Sybrondil est une putain de la mer. Une putain dévergondée qui affiche son luxe ostentatoire comme autant de parures. Elle a de quoi, la cité est la principale agglomération de la baronnie et la patrie des peintres, des architectes et des artistes de tout acabit. Elle règne sur les Cinq-Ports, agglomérat de cités bourgeoises et clientélistes établies le long du littoral sybrond. La cité est découpée par plusieurs larges et élégants canaux et de nombreux autres, plus étriqués, qui s'engouffrent depuis la mer à travers la ville et se prolongent dans une large rivière ; l'Ariaen. La population les utilisent comme des rues et des barges décorées naviguent sans cesse à travers la cité et sous ses nombreux ponts de bois. Plus le propriétaire est riche et plus la barge est sculptée avec art. La marée porte les galées lourdement chargées jusqu'au cœur de la ville, puis les remportent vers la mer après qu'elles aient déchargé leurs cargaisons à la Draperie, où se vendent et s'achètent les denrées sous les regards inquisiteurs des clercs de la ville. Alors que s'offre le spectacle des mâts des navires par dizaines, ce n'est partout que hautes grues faisant passées les balles des bateaux aux appontements où se bousculent les portefaix et les débardeurs. Sur la colline dominant le bassin du port, le Palais aux Milles Miroirs est un bel édifice de pierre et de grès aux salles immenses et sonores, qui abrite la famille du baron ainsi que ses courtisans. Le seigneur y tient sa cour et y proclame ses édits. De nombreux bourgeois, condottieres en tout genre, clercs et crapules aristocratiques sont présents à ses audiences, à la Cour des Liges ou à la Cour de la Fonde, afin de plaider leur cause dans des litiges ou encore d'obtenir des financements à la Haute Cour. A travers les places aux briques rouges, roses et bleues, de l'autre côté de la ville, le palais de la Grande Intendance est la seconde résidence du baron et le siège de son administration. On reconnait sa demeure sans mal grâce aux coupoles et aux colonnades du palais pharétan de marbre vert sur lequel il s'est greffé. Les portiques et colonnades jadis fiers qui entouraient cette partie urbaine ont été rénovés par des artisans venus de toute la baronnie et donnent sur la Place des Myrtes : une place publique aux briques multicolores où les habitants se réunissent pour marchander, traiter d'affaires politiques ou économiques et d'où partent des convois de marchands en direction de Soltariel et Ydril.
Sybrondil compte peu ou prou vingt milles habitants : essentiellement des familles d'artisans et de marchands prospères. Les guildes d'artisans sont divisées en Arti : celle des tailleurs de pierre, celle des drapiers, celle des tisserands, celles des bateleurs et des armateurs et bien d'autres encore, sont répartis en Apprentis, Compagnons et Maîtres. Chaque confrérie possède un saint protecteur et une fête durant laquelle elle parade dans les rues de la ville ou sur les canaux, offrant festivités grandioses et pitances aux badauds. Coté terre, la muraille est haute et percée de quatre portes : la Verte Ifchêl, la Rouge Réchine et celles, plus petites et de différente couleur, des Ostrelins et des Esterlins. Il n'est pas rare d'y voir les têtes des traitres fichées sur les herses, ou les corps des contrebandiers saisis la main dans le sac. La garde de la cité est confiée à une milice professionnelle. Une assemblée de vingt-quatre bourgeois, désignés par leurs concitoyens parmi les plus riches patriciens de la cité, choisit les officiers de la ville pour l'année à venir, dont le gonfalonier des Cinq Ports, sorte de connétable - et le baron lui-même en désigne vingt-quatre autres pour former le Conseil des Quarante-huit ou des Blancs Manteaux, qui propose alors trois Consuls, généralement des notables les plus riches de la ville, car ceux-ci se doivent d’honorer leur fonction sur leurs propres sous. Le Conseil des Quarante-huit est chargé de régir les Cinq-Ports et de veiller à ce que le calme y règne. S'il peut à l'occasion être consulté par le baron pour ses décisions, cela n'est pas une obligation. Cosmopolite et marchande, la ville accueille une population polyglotte et l'on y retrouve de nombreux descendants des Pharétans et des Oliyans venus jadis conquérir cette terre, il y a plusieurs siècles.
Cependant, les canaux peuvent devenir malodorants et rendre la ville vulnérable aux épidémies. C'est pour protéger ses habitants et les pèlerins que naquit l'Ordre du Mont du Sacrifice. Un ordre de moines hospitaliers dont la prime mission fut l'accueil des citoyens malades et qui fondèrent des dispensaires et une ladrerie dans la lagune. Ces moines conservent encore leur antique dispensaire, celui de la Dame Éplorée, situé sur la colline où naquit Sainte Aléra, il y a de cela des siècles plus tôt. Leur siège est bâtie près de la forteresse de l'Arsenal, où sont pendus les corps des pirates faits prisonniers. Cette partie de la ville est particulièrement renommée pour ses fonderies et les ateliers qui s'y trouvent, à l'écart du reste des habitations pour éviter la propagation des incendies. Afin de prévenir toute intrusion, les portes des canaux sont bloquées par d'énormes herses métalliques.
Il y a long depuis les anciens temps où la cité était le chef-lieu d'un royaume pharétan et la ville compte à présent moins d'habitants que dans ses heures les plus somptueuses. A travers les jardins, les patios et les maisons multicolores de la lagune, de nombreux terrains délaissés, transformés en cloaques ou en taudis, ont été convertis en vergers et en champs, bien à l’abri derrière les murs de la ville.
La cité tire sa fortune de son commerce maritime, en particulier celui des épices, mais aussi des ventes de la soie. On y trouve des perles d'une grande beauté, que les pécheurs ramassent dans la baie. Le Port de Sinople et le Port de la Chaîne accueillent des navires marchands des quatre coins du monde, en particulier ceux en provenance de Thaar et de l'Estrévent tandis que celui de l'Arsenal, en réalité une puissante forteresse militaire, offre une protection aux navires. Ancienne thalassocratie, l'Arsenal de la ville est le premier employeur de la baronnie, avec plusieurs milliers d'employés. C'est là que sous la vigilance des hommes d'armes, les calfats et les charpentiers construisent les galères de guerre et les entretiennent. A quelques mètres de là le Bourdon Blanc, la cloche du beffroi de la cité, près de la Grande Intendance, rythme la vie des habitants. L'activité portuaire et économique de la côte est telle qu'au fil du temps se sont développées des expansions à Sybrondil ; Olyon et Tosalia étaient à l'origine des faubourgs, elles ont à présent évoluées pour devenir de petites villes, composées de marchands, de marins et d'artisans et gouvernées par des Viguiers, qui forment les Cinq Ports.
La noblesse des Cinq Ports s'est regroupée au sein d'un patriciat clientéliste qui réunit les plus grandes familles d'armateurs et de tisserands. Elle habite soit en ville dans des palais modestes, soit à la campagne, dans l'arrière-pays. Le plus souvent dans les deux. Ces puissants hommes d'affaires, membres du Conseil des Quarante-Huit, descendent selon la tradition antique des quinze familles de princes-marchands pharétans qui fondèrent la ville de Sybrondil et siègent aujourd'hui au Palais de la Grande Intendance où ils discutent du commerce ou des affaires de la cité avec le baron lors des séances plénières. Chaque famille non-patricienne existe comme dépendant d'une des familles patriciennes dans ses intérêts. La concentration du pouvoir entre les mains d’une aristocratie mercantile creuse les inégalités et accroît les tensions entre le peuple et l’élite sociale, mais les patriciens en véritables hommes politiques, savent acheter le cœur de la plèbe et du baron à coups de fêtes et d'honneurs.
Sur la côte ou dans l'arrière-pays de celle-ci, les personnes de haut rang social, de la noblesse, du patriciat ou du clergé, possèdent des grandes propriétés agricoles, des bois ou des carrières de marbre et patronnent des artistes. Les manants qui y travaillent pour eux sont sous leur protection et forment leur clientèle et si besoin est, ils deviennent leurs partisans dans les périodes de troubles qui agitent de temps en temps la cité. Parfois, ces troubles peuvent se transformés en véritables batailles rangées dans les rues.
Les îles de Santazygore, au loin, font face à la baie de Sybrondil et en surveillent l'entrée. Les légendes racontent que par les jours d'orage, lorsque les eaux déchainées s'emparaient de l'Olyienne et que la grondante déesse elle-même, réveillait son courroux, les îliers n'hésitaient pas à allumer un feu du haut d'une grande colline pour attirer les navires perdus dans la tourmente sur les traitres récifs du rivage... À cet endroit se dresse aujourd'hui une imposante forteresse, Aguila, qui contrôle l'accès par la mer à la cité de Sybrondil. Habitées seulement par quelques habitants, les îles comptent pour seules richesses des oliveraies et des troupeaux de moutons. Depuis la disparition de Raoul de Santazygore, bref souverain de la baronnie, les îles ont été confiées à un Viguier, qui veille aux intérêts des pécheurs et des bergers.
Euphémion est la véritable porte d'entrée sur les terres de Sybrondil. Il s'agit d'un vicomté et d'un bourg de huit milles âmes dont le château est bâtie sur un éperon rocheux, véritable citadelle non loin de la côte Oliyenne et à la bordure des terres royales, dans la région du Bétis. La longue ville fortifiée, elle-même bâtie sur des hauteurs, domine des terres fertiles au sud où la pente est si raide qu'elle semble un prolongement des murailles. Hérissée de tours, de coupoles et de tourelles la cité semble vouloir s'étirer par le haut. Sa position contrôle l'entrée sur les terres de la baronnie et du duché par l'ouest, dans les zones marécageuses. Au nord, le fleuve longe les murs et constitue, lui aussi, un obstacle peu commode à franchir. Le bourg est célèbre pour ses fortifications, ses lieux de pèlerinage vieux de plusieurs siècles et ses galeries souterraines, creusées à même la roche où sont disposées une partie des habitations. De par sa position géographique, la ville contrôle l'entrée sur les terres du baron et l'accès à la via Baronia, par laquelle passent tous les voyageurs et les marchands entrant ou sortant de Sybrondil. Cernée par deux imposantes lignes de fortifications couronnées de tours, dont la première épouse les lignes du promontoire et la seconde englobe la ville basse, juste en dessous de l'éperon rocheux, la ville est stratégiquement économique. Son gouverneur et ses nobles patriciens sont chargés de percevoir les taxes sur la Tonlieu, les céréales et bien d'autres marchandises et les alguazils sont nombreux en ville. Les nobles y sont propriétaires de palais urbains munis pour la plupart d'une tour carrée et de meurtrières, ces "palais fortifiés" contrôlent un réseau de rues privées qui les relient à leurs alliés mais aussi aux marchés qui pullulent dans la ville et à des portes de sortie sur la campagne qui leur permettent de fuir vers leurs domaines et les vergers entourant la ville. Les cadets des familles nobles patriciennes sont nombreux et par défaut d'héritage, il n'est pas rare d'en voir chercher fortune par les armes. Ils se tournent vers le métier des armes et on les surnomment les Condottieres. Braves et fougueux, en quête de gloire, l'un de leurs passes-temps favoris est se mesurer aux taureaux sauvages, qui sont répandus dans le Nord de la baronnie. Les pâtres des collines du Bétis, qui surplombent la ville au nord, sont des combattants féroces et des razzieurs redoutés qui n'hésitent pas à rejoindre les rangs du ban et de l'arrière-ban lorsque ceux-ci sont convoqués. À la suite d'une concession de chartes par le baron, l'Ordre des Chevaliers Belistres, une confrérie de moines-guerriers mogarites, a établie ses quartiers dans la cité. Rejoins par l'Ordre des Nervis Ardents, un ordre de chevalerie commandé par son Grand-Maître : Alric de Hortelant. Ce dernier a entreprit de rebâtir la vieille forteresse de Varegia, non loin du bourg. Vassal du baron, il a en charge la protection des villages locaux. La ville est pour l'instant dirigée et administrée par un gouverneur, une assemblée de patriciens, de bourgeois et de marchands suite à la déposition et à la capture de sa suzeraine, Aveline et de sa parentelle, les da Foça. Il s'agit à présent d'un fief du baron et de la baronne.
L'arrière pays[]
Aphel[]
Bâtie autour du lac éponyme, parmi un paysage de vase et de roseaux où se dressent encore quelques colonnes ioniennes, des pêcheurs mènent une vie chiche et étriquée à l'ombre du château de l'Hoirie, le bourg d'Aphel se dresse sur plusieurs lieues. Impressionnant mélange de maisons sur plusieurs étages, de patios, de fontaines et de jardins en travers desquels flottent des linges et des tissus au gré du vent. La ville c'est construite sur les ruines d'un ancien comptoir pharétan dont il ne reste plus désormais que des vestiges et des colonnes. Au fil du temps, les petits bourgs aux alentours d'Aphel ont souhaité intégrer la ville et bénéficier de son nom prestigieux, de telle sorte qu'Aphel règne désormais sur un ensemble de treize bourgs et hameaux répartis autour du lac. Du fait de la chaleur qui règne au-dessus d'eux, les Aphélians privilégient des tissus légers et amples aux couleurs vives, qui font la renommée de leur ville. Parce qu'ils évitent les heures les plus chaudes de la journée, la cité présente une activité nocturne importante et les courtisanes y sont nombreuses. Lorsque la chaleur se fait trop forte, les habitants descendent faire un tour dans les tavernes ou se désaltérer aux fontaines publiques de la ville. Les ouvriers des manufactures de teinture, avec leurs bras rouges, y croisent des jeunes filles, une corbeille à linge en appuie sur la hanche. Des bandes d'enfants en guenilles jouent dans les venelles et les senteurs épicées des mets qu'on préparent embaument l'air. Afin d’appâter le chaland, des garçons agitent des sonnettes devant les étuves qui puisent leurs eaux directement dans le lac. Là même où quelques artisans nains, fuyant la chute de Kirgan et la colère de Mogar, ont installés leurs forges, alimentées des eaux du lac par de grandes roues à aube. Leur savoir-faire est de plus en plus renommé.
C'est de ce coté de la ville que se trouve la majorité des sanctuaires et le temple de Marneterre, où siège l'ordre militant de Marneterre, véritable confrérie de guerriers. Lorsque les rois et princes péninsulaires s'unirent sous la bannière religieuse des Cinq pour chasser les Pharétans, esquissant ainsi les prémices d'un royaume de la Péninsule, une multitude d'ordres mogarites virent le jour et aidèrent les princes temporels dans leur reconquête. La coutume voulait qu'ils soient souvent récompensés par des terres et des villes, si bien qu'ils prirent une part importante dans certaines cités autrefois pharétannes et se métissèrent avec la couleur locale, absorbant parfois l'ancienne divinité tutélaire ou préférée des païens pharétans. C'est ce qui arriva lors de la conquête d'Aphel, toutefois, au contraire de Pharembourg ou d'autres cités, le culte de Tari a eu plus de succès que celui de Mogar et se muta avec le culte païen local. Les Pharétans d'Aphel pensaient en effet qu'au cœur du lac se situait l'une des portes du monde souterrain. Ils vénéraient celui qu'ils appelaient le Nocheur ; un homme vêtu de noir et armé d'un marteau qui avait pour rôle de faire passer sur son embarcation, moyennant un péage, les ombres errantes des guerriers défunts dans le séjour des morts. Les moines Pentiens y virent sans contestes une apparition de Tari. Car Kyria lui avait offert le monde souterrain comme et c'était forcément elle ou l'un de ses envoyés qui guidait les morts par le passage, les menant à bon port dans le royaume d’Outre tombe. Ils rebattirent le temple détruit pendant la conquête de la cité et consacrèrent leur office en son entretien, ses prières et ses reliques, se donnant pour mission de détruire le mal occulte et d'affronter les ténèbres de la façon la plus valeureuse qui soit, afin d'honorer la déesse. Bâti sur une colline, le temple est un véritable dédale regorgeant de souterrains, de cryptes et de tombeaux et l'on murmure qu'un terrible monstre s'y terre.
Dominant de par sa masse les toits du bourg de la Ville Basse, le palais de l'Hoirie est à la garde du baronnet d'Aphel. En son absence, l'Hoirie est occupée par les Clercs et une garnison d'hommes d'armes aux ordres de leur suzerain. Les alguazils ont la garde des rues et de l'ordre dans la ville tandis que la vie des quatorze milles Aphelois est rythmée par la grondante Nielle, qui sert à appeler le peuple lors des délibérations et des exécutions ou à l'approche d'un ennemi. Ce fief est celui d'Alastein de Systolie, comte d'Ydril. Parce qu'elle est la seule ville complètement féodale de Sybrondil, ses nobles sont de grands seigneurs féodaux et non des propriétaires terriens comme les patriciens de Sybrondil, des Cinq Ports et d'Euphémion. Les chevaliers et les écuyers de la cité du Lac sont réputés pour leur noblesse et leur courage dans tout le Sud. Ils répondent diligemment et se regroupent en nombre, lorsque vient l'appel du ban et de l'arrière-ban.
Economie de Sybrondil[]
Le climat à Sybrondil, comme dans tout le reste du Soltaar, est chaud et sec. Aussi, bien qu'elles soient abondantes dans les terres du nord, dans les plaines de Camerota près d'Euphémion, les récoltes ne sont pas suffisantes pour approvisionner toute la baronnie, qui doit chercher les céréales manquants plus haut dans le Nord ou en Estrevent. Les coteaux de Fontremolio, Pantaleone et Acerenza produisent un vin agréable, doublé d'une huile d'olive appréciée et vendue jusque dans les ports d'Estrevent, avec lesquels la Sybrondie entretient un commerce enrichissant ; principalement Ys et Naelis. La baronnie possède quelques richesses qui lui sont propres, comme les teintures d'Aphel. Les draps achetés dans le Langecin sont teints et affinés dans les ateliers de la cité du Lac avec des produits tinctoriaux amenés d'Estrevent par l'entremise du commerce des Cinq Ports et des plantes locales aux alentours de la cité, puis réexportés dans le reste de la Péninsule avec des gains non négligeables. Le marbre les perles sont aussi des richesses de la baronnie.
La compagnie des Trois Saisons est détenue par le baronnet d'Aphel, Alastein d'Ydril et gérée par Azenora et Pietro d'Yroaz, les enfants de Cosimo l'Olysseano, ancien gouverneur d'Aphel. A l'origine, cette compagnie fut fondée par le félon Hannibal de Roch, qui causa la chute de Diantra durant la Révolte des barons et commerçait majoritairement du bois, de la laine et du blé. La compagnie fut ensuite reprise par Cosme d'Yroaz, qui installa plusieurs entrepôts à Aphel ainsi qu'un petite flotte de barges pour descendre et transporter des marchandises le long du fleuve, jusqu'à Ydril. Suite à la disparition de Cosimo en Nanie, une grande partie des avoirs et des entrepôts de la compagnie furent vendu à des concurrents, à Sharass ou à Ydril. Malgré cela, la compagnie su gardée la tête hors de l'eau et le baron Maciste, lorsqu'il prit la tête d'Aphel, s'en servit pour accroitre la prospérité de la ville en lui conférant de nombreux avantages commerciaux. Il en profita également pour acquérir des parts dans l'affaire, qu'il détient à un tiers. Aphel ayant vécue un coup de Palais, les membres restants de la famille des Yroaz n'avaient pas vraiment le choix. A présent, les Trois Saisons contrôle une bonne partie du trafic sur le fleuve royal par où transitent voyageurs, bateleurs et marchands, car le transport par eau est souvent plus sûr et plus fiable que le transport terrestre. Continuant d'acheminer de la laine, du bois et du blé, la compagnie a diversifiée ses offres. C'est lorsque Maciste parvint au trône de la baronnie que les affaires prirent réellement leur essor. Se souvenant des comptoirs Sybronds d'Estrevent, à Thaar où il avait vécu un court exil, le désormais prince proposa aux patriciens et magnats de Sybrondil de s'unir dans la Compagnie des Trois Saisons afin d'optimiser leurs parts et leurs débouchés. Recrutant des aventuriers, la Compagnie espère à présent lancé des expéditions vers des destinations encore méconnues ou oubliées du monde connu et en tirer grand profit par ces découvertes.
Religion et codex des saints en Sybrondie[]
Les temples et les sanctuaires qui parcourent la baronnie sont partagés entre les différents clergés des cinq divinités, même si dans quelques endroits et communautés, certains prétendent encore pratiqué le culte des antiques divinités Olyiannes, on parle alors de sous-cultes ou d’éréthisme, c'est selon... De façon générale, les anciennes divinités Olyiannes datant de la Conquête ont étés absorbées par les cultes Pentiens, qui revendiquent à présent leur paternité. Quel que soit le culte de la divinité observé, les temples et les sanctuaires offrent un droit d'asile à ceux et celles qui sont poursuivis pour un crime ou par des ennemis. Les pèlerins sont très présents dans la vie religieuse de Sybrondil, car les pèlerinages occupent une grande partie du devoir religieux et les bénéfices pour les temples sont immenses. Chaque seigneur ou patricien se doit d'accomplir au moins un pèlerinage et leurs féaux et leurs gens sont nombreux à lui emboiter le pas. Les deux plus observés sont le pèlerinage de la Dame Éplorée, à Sybrondil, où sont exposés le Saint-Suaire d'Aléra qui offre la bénédiction aux jeunes épousés et le Saint-Baudrier de Léandre de Soltariel, Grand défenseur de la Péninsule et Pourfendeur des Sombres du Levant, à Euphémion.
Les saints[]
Saint Aléra[]
=== Aléra, dite la Femme Éplorée, était une fille du peuple, même si l'imagerie populaire, aidé en cela par la noblesse et le clergé, en a fait la fille d'un bourgeois ou d'un chevalier.
Alors que la Péninsule était divisée en une foule de royaumes humains, le Premier des Sybrondil, Trigmar, décida de mener son peuple jusqu'à la mer. Suivant le fleuve Ariaen, il décida de s'installer au sommet des falaises de craie. Cependant, plus le temps passait, plus la Cité s'agrandissait, ce qui mena à la construction d'un port, dans l'estuaire désormais calme de l'Ariaen. Cependant, à l'époque cet estuaire était réputé pour son fort courant et ses vagues immenses. Proche des falaises, le courant y était plus grand, les lames d'écumes venant se briser énergiquement sur les flancs de la muraille de craie. Cette situation n'aida point la Baronnie, qui ne pouvait profiter des fruits du commerce maritime, les navires marchands ne voulant pas s'aventurer en eaux si mouvementées, de peur de briser leurs navires contre les falaises.
En outre, en plus des falaises, la côte était bordée de récifs déchiquetés, et les navires de
pillards allaient eux aussi s'échouer sur ces rochers coupants. Alors
que la situation avait atteint un point catastrophique, une simple bourgeoise proposa l'érection d'un grand phare en bordure de la falaise afin de guider les navires.
Mais ce phare s'avéra inutile, le courant
étant si fort qu'une épaisse brume marine s'élevait chaque nuit au
dessus de la mer. Aléra était une jeune fille d'apparence simple, prêtresse destinée par ses parents au culte de la Damedieu, elle était appréciée de toute la communauté pour sa grande piété et son altruisme inné. Elle n'hésitait guère à porter secours à ceux qui en avaient besoin, allant même jusqu'à se blesser pour aider autrui, mais ces hématomes et ces plaies ne la dérangeaient guère, car elle priait pour Néera chaque jour, de sorte qu'elle ne ressentait, selon elle, aucune douleur et qu'elle guérissait de ses maux durant la nuit. Elle plaçait en effet toute sa confiance en Néera, ne craignant ni la mort ni la souffrance, jugeant ceci comme étant la volonté de la divinité ailée.
Il advint qu'en une nuit de Bàrkios, alors qu'elle était désormais âgée de 36 ans, un déluge se déversa sur Sybrondil. Durant 9 jours et 9 nuits l'orage gronda, et cette tempête atteint son paroxysme au 9ème jour. Le débit de l'Ariaen était désormais trop important, de sorte que toute la Talmécie, dans l'arrière-pays, s'en trouva inondée, tandis que le port de Sybrondil souffrait de ces deux courants trop puissants. Le vent
soufflait énormément, et la frêle structure de bois et de pierre
qu'était le phare s'effondra, causant la mort de quatre personnes, tandis que les bateaux venant du Nord ne parvenaient plus à trouver l'estuaire et se retrouvaient piégés par des vagues scélérates.
Le tonnerre grondait et les éclairs se faisaient intenses, frappant les girouettes des maisons, causant des dizaines d'incendies, tandis que les quais du port étaient déjà brisés, envolés.
Désolée par une telle situation, Aléra adressa une longue prière à Néera et alla au bout de quelques heures, sur la crète des falaises. Le simple fait qu'elle ne tomba point fut un miracle, et dans un cri mêlant désespoir et terreur, elle cria:
En cet instant elle se jeta dans les eaux déchaînées de la Mer Olienne, tandis qu'un panache de foudre frappait au même instant le lieu où se
dresse aujourd'hui le pilier. Les parents d'Aléra décédèrent de chagrin,
pleurant sur l'autel de Néera, tandis que le reste du peuple resta
choqué, tétanisé.
Durant la nuit, la tempête se calma, de sorte
qu'aux aurores, ce qui était quelques heures auparavant une tempête
dévastatrice, s'était changée en une petite pluie fine. Encore choqués
de l'évènement de la veille, la population décida d'aller ériger un
tertre au bord de la falaise, y enterrant les deux parents d'Aléra, mais
ils furent surpris, car ils virent devant eux, à quelques centaines de
mètres du rivage, un immense pilier de roche massif, semblant être Aléra
dotée d'ailes, au lieu même où frappa la foudre et, de fait, Aléra.
La
population considéra ce qu'elle venait de voir comme étant un miracle.
Aléra La Pieuse s'était sacrifiée afin de sauver le reste de la ville et
de la population de la tempête. Le jour même, la population assembla
des pierres et du bois et débuta l'érection d'un temple titanesque
autour du temple où se recueillit pour une ultime fois, Aléra. Avec
l'aide d'artisans de Kirgan, d'Alëandir et de Diantra, ils élaborèrent
une rosace mettant en scène Aléra dans toute sa splendeur se jetant dans
l'abîme.
Depuis ce jour, le peuple de Sybrondil
et de la Baronnie en général fête ce jour, en faisant sonner les
cloches durant 9 jours et 9 nuits, faisant sonner le bourdon blanc neuf
fois seulement, à intervalles réguliers, durant les trois heures durant
lesquelles pria Aléra avant de mourir. Ils fêtent aussi l'arrivée de
l'Automne, durant lequel Aléra se sacrifia, en espérant lui rendre
hommage mais aussi ne jamais avoir à revivre tel cataclysme. Aléra la
Neuf fois Bénie est devenue un symbole de sacrifice et de bonté, ainsi
que la Patronne Protectrice de Sybrondil.
Mythes et légendes de Sybrondil, par le baron Erestor ===
Fêtes de Sybrondil[]
Les fêtes de l'Oriline[]
Pour célébrer l'arrivée du printemps, la population du fief se réunie autour du lac d'Aphel afin de danser, chanter, boire et festoyer - mais aussi vendre et négocier - sous le Soleil naissant. Les jeunes gens s'échangent des couronnes et des guirlandes de fleurs. Pour célébrer l'opulence de la ville, les rues sont pavoisées de boutons d'or et décorées de tissus de toutes les couleurs, accrochés et pendus aux fenêtres et déposés sur les autels des temples. On jette même des boutons d'or dans le lac pour ensuite les faire séchés et les écraser et enfin en récupérer un pigment rare, l'Oryal. Il est de coutume d'en envoyer dans le nord afin de célébrer les bonnes relations avec la ville et le duché de Langehack. Les habitants d'Euphémion envoient aussi leurs propres fleurs, jaunes et blanches celles-ci, à Aphel, afin que les teinturiers de cette dernière puissent en tirer un autre pigment, beaucoup plus sombre celui-ci et l'envoyer à Langehack également. Il semble que ce soit la tradition du jeter de fleurs d'or qui ait donner à l'Oriline son nom.
Le Palio des Riones[]
Ou la "Course des Treize Bourgs" comme l'appellent les habitants de la cité, est une course populaire opposant les 13 quartiers de la cité lors de la récolte des blés d'été. Chaque quartier présente un champion et une monture à ses couleurs et son emblème et ceux-ci doivent faire deux fois le tour du lac, le premier arrivé est déclaré vainqueur et se voit offrir une récompense par le seigneur d'Aphel. Le quartier se voit mit à l'honneur pendant une année durant laquelle le seigneur revêt la couleur du bourg vainqueur lors des fêtes et cérémonies. La course est précédée par une parade réunissant les portes-drapeaux de chaque bourg pourvus des plus riches étoffes qui soient, suivis de pages portant l'emblème de chaque quartier et des montures ainsi que de leurs cavaliers. Durant la course, les cavaliers ont le droit de se servir de leur cravache ou de leurs rênes pour frapper les autres chevaux et cavaliers. Des bagarres entre partisans de différents bourgs se produisent régulièrement et les perdants sont souvent ridiculisés par les vainqueurs. Tandis que le seigneur d'Aphel, précédés de cinq hérauts portant la balance d'or du commerce, l'épée de la guerre et la main de la justice, parcoure la cité et réaffirme son autorité sur chacun des treize quartiers.
La fête de Fontania[]
Les Cinq Ports sont des communautés tournées vers l'eau, de nombreuses fêtes et célébrations se passent sur le lac, où entraîner les hommes à la pratique de la rame demeure pour la ville une nécessité primordiale. Ici donc, des tournois ont lieu sur l'eau. Des barges lourdes propulsées par huit à dix rameurs se croisent et les jouteurs montés, sur une plate-forme se situant à près de trois mètres de l'eau, s'affrontent à l'aide de lance en bois. A Sybrondil, à la fin des six jours de fête, toute la population se rend sur le port et le baron, accompagné des membres de sa famille et des prêtres de chaque culte, gagne le large sur une galère, accompagné de centaines de spectateurs sur leur propres embarcations, pour y jeter un anneau d'or en l'honneur de Kyria et afin d'apporter prospérité à la baronnie. Cette cérémonie symbolise l'union de Sybrondil entre la mer et la cité dont les sorts sont étroitement liés pour le commerce. Il était de coutume avant l’avènement d'Erestor et de son Livre des Lois, que le seigneur ou son champion déflore une vierge appelée la Vierge du fleuve. Cette pratique a toutefois été interdite par le baron pour "raison d'égalité".
La fête des Alérialles[]
Depuis le jour où Aléra la Neuf fois Bénie, se sacrifia, le peuple de Sybrondil et de la Baronnie en général fait sonner les cloches neuf jours et neuf nuits durant. A Sybrondil, le clergé de la Damevive fait sonner le bourdon blanc neuf fois seulement, à intervalles réguliers, durant les trois heures durant lesquelles pria Aléra avant de mourir. Les reliques sont sorties des temples et des sanctuaires et de grandes processions sont menées par le clergé. On fête ainsi l'arrivée de l'Automne, durant lequel Aléra se sacrifia, en espérant lui rendre hommage mais aussi ne jamais avoir à revivre un tel cataclysme.
La fête de l'Azurialle
Cette fête à lieu lors de la récolte des blés d'hiver, à Aphel. Lorsque les récoltes sont rentrées, la population se rend en ville où l'attendent des célébrations et des amusements. De grandes tablées sont mises à disposition et les autels des temples sont couverts de fleurs. Le vin coule à flot et les jeunes gens dansent des danses apprises de leurs parents depuis des générations. On y trouve des jeux guerriers tels que les combats de lutte, des tournois d'arbalestrie et d'archerie, des joutes particulièrement réputées et des combats dans des fosses aux ours.